"Body Positive", my opinion
- brunetteinterests
- 21 juin 2021
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 juin 2022
Hello guys ♡,
Je souhaitais partager avec vous une réflexion que j’ai eu récemment concernant le mouvement « body positive », dont vous avez peut être entendu parler via les réseaux sociaux, notamment Instagram.
Il y a quelques jours j’ouvrais donc mon application préférée et je suis tombée sur une photo du compte Feminist. Je précise juste que ce compte a vocation à affirmer l’indépendance des femmes, prône la confiance et l’estime de soi, afin d’aider les femmes à s’assumer telles qu’elles sont. Etant parfaitement d’accord avec les idées maitresses de ce compte je m’étais donc abonnée. Cependant, je suis récemment tombée sur une photo montrant une dizaine de femmes en sous-vêtements, affichant un visage heureux et un poids assez important. Jusque-là aucun problème.
Mais depuis la naissance de ce mouvement je constate quasiment chaque jour des dérives. Au début, il s’agissait de mettre en garde sur le fait que les clichés d’Instagram ne montrent pas toujours la réalité, puisqu’on y voit souvent des personnes au corps mince, musclé, bronzé, parfaitement maquillées etc. Cette mise en garde permettait ainsi aux plus jeunes utilisateurs de la plateforme de ne pas tomber dans la comparaison permanente, ni dans des envies de chirurgie esthétique pour ressembler aux mannequins des photos (qu’ils voient sur leur téléphone toute la journée). Également, le but du mouvement était de faire déculpabiliser les femmes qui ne se sentaient pas représentées sur les « photos parfaites » et qui, du coup, avaient perdu confiance en elles.
Le compte Feminist et d’autres avaient alors prôné une autre vision de la femme : la femme a des poils, ses règles, parfois des vergetures, peut être en surpoids etc… En représentant ces choses là, toutes les femmes pouvaient se sentir concernées et se sentaient ainsi représentées.
Le problème du mouvement est apparu, à mon sens, au moment où la « représentation de la diversité des corps » ne montrait plus que des femmes en surpoids. Le léger surpoids n’a pas de conséquences dangereuses sur la santé, en revanche l’obésité est à prendre au sérieux car les effets d’un tel surpoids entrainent des problèmes cardiaques, osseux etc.
Ainsi, en prônant le slogan « manger ce qui vous fait plaisir », les comptes Body positive ont poussé à ne plus se soucier de son apparence. Et s’il est vrai que l’on peut dire « je me fiche de mon apparence », il ne faut pas oublier que l’apparence cache un corps qui, pour fonctionner, a besoin d’une certaine quantité de muscles et de graisse. Prôner la minceur n’est donc pas plus dangereux que le « manger ce qu’il vous plait ».
La première dérive dangereuse de ce mouvement est donc qu’elle entraine une potentielle vague de surpoids dans les années à venir. J’appuie cette réflexion sur les chiffres de l’OMS qui ont démontré une obésité croissante depuis plusieurs années, avec environ 2 milliards de personnes en situation d’obésité actuellement (https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/obesity-and-overweight). Je tiens à préciser que mon commentaire ne signifie pas que je prône le comportement inverse, soit la privation de nourriture, car si l’obésité est une maladie sérieuse, l’anorexie et la boulimie en sont tout autant.
En plus de ce premier problème, un second se pose.
Si vous avez la même morphologie que moi, ce second aspect ne vous aura évidemment pas échappé, pour les autres je ne sais pas, vous pourrez me dire votre avis en commentaire sur Instagram. Il s’agit du fait que : plus les corps en surpoids sont représentés et prônés comme étant « le vrai corps » (sur certains comptes), plus les personnes minces et fit sont lynchées. Oui le mot est fort je sais.
Je suis désolée si je vous l’apprend mais oui les filles au « corps de rêve » que vous voyez sur Instagram existent bien ! Je fais partie des personnes qui sont catégorisées comme « mince/très mince », qui n’ont ni vergeture ni cellulite, qui portent du 34, du XS et du S. Et pas une semaine ne passe sans que l’on me fasse remarquer que je suis trop fine, que je ne mange que de la salade, que je ne pense qu’à mon physique et plein d’autres commentaires de ce style. A titre personnel, je me fiche de ces remarques désobligeantes, mais elles sont certainement aussi adressées à des personnes qui ont peut-être moins confiance en elles. Et voir que les corps minces ne sont pas représentés sur les comptes « body positive » n’aident pas à acquérir de la confiance en soi. En ce sens, je me dis que ce mouvement part complètement à la dérive et en devient même dangereux.
Sachez que la génétique joue un rôle dans votre morphologie, c’est indéniable. Mais ça ne fait pas tout. Derrière les photos des filles ayant ce fameux « corps de rêve » (même si tous les corps peuvent être des corps de rêve), il y a une alimentation saine et des heures de sport. Et non « alimentation saine » ne veut pas dire « que de la salade » ou forcément une cuisine végétarienne. Simplement des repas équilibrés. Et non, cela n’implique pas de passer ses journées entières à la salle. Dès lors, ce n’est pas du tout impossible d’avoir ce corps là.
Afin de conclure, je tiens à dire que je comprends l’indignation des femmes qui ne trouvent pas leur taille pour s’habiller dans des magasins classiques, parce que certains s’arrêtent au L et que même en étant en bonne santé on peut avoir besoin de tailles plus grandes tout simplement parce que notre morphologie le nécessite. Mais toutes les personnes qui dénoncent l’absence de XXL peut être devraient-elles vérifier s’il y a aussi du XXS… Inutile de chercher, ça n’existe quasiment pas. Et pourtant beaucoup de jeunes filles de 15, 16 ou 17 ans, en pleine croissance, sont de vrais spaghettis (sans méchanceté) et aimeraient peut être s’habiller avec d’autres vêtements que ceux présents dans les magasins d’enfants. Ayant été dans ce cas, je remercie toutes les marques américaines qui m’ont permises de m’habiller selon mes goûts tout en étant adaptées à ma morphologie (Hollister, Abercrombie…).
Ainsi, je pense que vouloir représenter un corps individuel, propre à chacun, en en faisant un sujet général n’est pas très judicieux, puisque cela conduit la majeure partie du temps à ne représenter finalement plus qu’une partie des individus. En revanche, je soutiens fermement la tendance qui consiste à représenter une réalité qui concerne toutes les femmes : telles que le sujet des règles, celui des poils, des vergetures, de la grossesses etc.
J.
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