Women in motorsport

Dans un premier volet consacré au milieu de la mode, j’avais exposé les métiers de quatre femmes inspirantes, reconnues pour leur talent et leur professionnalisme. Si ma première passion est et a toujours été la mode, j’ai récemment développée une seconde passion, pour le sport automobile et plus particulièrement pour la Formule 1. J’ai à ce propos créé un compte Instagram « @f1updates.jane » sur lequel je partage des actualités techniques, des courses, des circuits, des transferts de pilotes etc. Toutefois, cet article parlera du sport automobile en général, afin de pouvoir aborder plusieurs métiers. Prêt à découvrir les parcours de cinq femmes, provenant des quatre coins du monde ?

Susie Wolff – de Pilote à Team Principal en Formule E

Pilote automobile dès son plus jeune âge, la britannique Susie Stoddart évolue tout d’abord en karting durant cinq, puis intègre la Formule Renault et termine 5ème du Championnat britannique en 2004. Une telle performance est bien entendu récompensée par une nomination au British Young Driver of the Year Awards.

L’année suivante elle participe au championnat britannique de Formule 3 dans l’écurie AMG Mercedes Mucke Motorsport et devient la meilleure femme de cette discipline. Elle change de nom après son mariage avec Toto Wolff (actuel directeur exécutif de Mercedes AMG Petronas Formula One Team) et poursuit sa carrière. Elle est nommée pilote essayeuse pour Williams F1 Team en 2015, mais décide de se retirer de la course à la fin de l’année.

Susie Wolff ne s’éloigne pas du sport automobile pour autant. A 34 ans, elle annonce son engagement auprès de la Motor Sports Association et lance l’organisation Dare to be Different qui s’adresse aux jeunes filles de 8 à 14 ans qui participent aux sports mécaniques.

Deux ans plus tard elle devient directrice de l’équipe monégasque Venturi en Formule E, qui remporte sa première victoire lors de l’e-Prix de Hong Kong avec Edoardo Mortara.

Tatiana Calderon – début d’une nouvelle ère pour les femmes pilotes en monoplace

Reine des kartings en Colombie et aux Etats-Unis dès l’âge de 9 ans, Tatiana Calderon poursuit sa carrière au championnat Pro Mazda en 2010 qu’elle achève par deux podiums.

Son talent la pousse à quitter l’Amérique afin de rejoindre l’European F3 Open, au cours duquel elle obtiendra 56 points ainsi que la 9ème place du championnat.

L’année suivante, elle devient la première femme à monter sur le podium de la série Formule 3 britannique et est repérée par le père de Lewis Hamilton, qui la conseille jusqu’au weekend Spa-Francorchamps, au cours duquel elle parviendra à mener la course, laissant derrière elle ses adversaires masculins. Cette performance, bien que remarquable, ne lui suffira pas pour atteindre la zone des points.

Sa déception la conduit à changer son mode de pilotage, qui devient de plus en plus agressif, ce qui lui permet d’accéder plusieurs fois au top 5, dont une victoire sur le circuit de Dubaï. Elle termine vice-championne au MRF Challenge, le championnat de course automobile se déroule principalement au Moyen Orient et en Asie.

L’écurie Arden International fondée par Christian Horner (actuel team principal de Red Bull racing) la recrute instantanément pour courir en GP3 Series où elle marquera quelques points en 2014.

Entre temps, Tatiana signe avec Alfa Romeo pour devenir pilote de développement, puis pilote d’essai chez Alfa Romeo Sauber F1, juste après avoir accédé au podium lors des courses de Formule V8 3.5 Series (première femme à réaliser une telle performance dans cette catégorie).

Son talent attire également le monde de la Formule E qui lui propose de participer à une séance d’essais dans les rues de Marrakech.

A 26 ans, elle obtient un baquet chez BWT Arden en F2, ce qui lui vaut d’être la deuxième femme à atteindre un tel niveau après Natacha Gachnang.

Ces deux dernières années, elle participe au championnat d’Asie de Formule 3 et au Super Formula du Japon, avant de prendre part à la course des 24 heures du Mans dans la team 100% féminine de Richard Mill Racing, au côté de Beitske Visser et Sophia Florsh.

Sophia Flörsch – une détermination à toute épreuve

Cette habituée des circuits a tout juste 20 ans et est déjà considérée comme une modèle automobile inspirante.

En effet, comme beaucoup de pilotes, elle démarre sur les circuits de kartings et accède à la formule 3 en 2018 lors du championnat d’Europe. Le 18 novembre de cette même année, son accident au Grand Prix de Macao est considéré comme l’un des plus grands crash du sport automobile, il marquera le monde entier. Alors en pleine bataille avec ses adversaires, Sophia tente un dépassement risqué qui aurait pu lui couter la vie : au dernier moment son volant se trouve paralysé et elle fonce à pleine vitesse dans un gradin. La voiture s’élève dans les airs à cause de la puissance du choc, avant de s’écrouler violemment sur le sol. Les chances de survie sont minces, mais les secours parviennent à l’extirper de sa voiture et la conduisent immédiatement à l’hôpital de Macao, où elle subira une opération durant 11 heures afin de réparer sa colonne vertébrale. Le professionnalisme des médecins et sa détermination lui permettent de remarcher correctement et elle reprend son volant dès l’année suivante, plus assurée que jamais. Elle se classe 7ème du championnat FIA Formula Regional European.

En février 2020, elle reçoit le Prix Leureus du meilleur come-back de l’année et l’écurie Campos Racing l’engage en F3.

Récemment, elle a participé aux 24 heures du Mans dans l’équipe féminine de Richard Mill Racing aux côté de Tatiana Calderon et Beitske Visser.

Margot Laffite - commentatrice sportive et pilote automobile passionnée

Bien évidemment, son nom ne passe pas inaperçu. Margot Laffite est la fille du pilote de Formule 1 Jacques Laffite, qui a remporté 6 victoires dans cette discipline de 1974 à 1986. Devenu consultant il partage sa passion avec ses deux filles, dont Margot, qui, très vite montre un intérêt pour la course automobile. En 2005, elle gagne le Trophée Andros et participe en 2007 au championnat d’Europe FIA GT3, qu’elle remporte également. Elle prend le départ de plusieurs autres courses avant de se tourner vers le monde de la télévision.

Animatrice de l’émission Dimanche F1, V6 puis Formula One sur Canal +, elle partage son temps entre les plateaux de télé et les circuits lors des dimanches de courses. Une vie de rêve !

Elle est également marraine de l’Association Du Sport et a repris le volant en 2018 pour participer avec Olivier Pernault au Tour Auto Optic 2000.

Jamie Chadwick - l’étoile montante, future star de F1 ?

A 22 ans, Jamie Chadwick incarne le talent prometteur de l’automobile.

Contrairement aux autres pilotes qui commencent leur carrière extrêmement jeune, elle ne s’intéresse au karting que vers l’âge de 12 ans, mais en deux ans, elle se démarque en remportant le Ginetta Junior Scholarship face à 60 autres pilotes. Ce programme lui permet de décrocher une bourse et un volant pour la saison de Formule Ginetta Junior. Après deux ans, elle termine 8ème du championnat et s’inscrit au championnat de Grande Bretagne de GT qu’elle remportera en Aston Martin V8 vintage GT4. Elle devient alors la première femme à gagner une telle épreuve.

Jamie enchaine les victoires en impressionnant le public lors des 24 heures de Silverstone où elle termine première. Elle signe avec l’écurie Double R Racing en Formule 3 et décroche un premier podium au Rockingham Motor Speedway. 9ème du championnat, elle intègre la team Douglas Motorsport et devient alors la première femme à s’imposer au sommet du podium dans cette discipline. Cette victoire historique la fait connaitre dans le monde entier.

En 2018, elle teste la formule E lors d’une séance d’essais libres, puis se concentre sur le championnat du MRF Challenge. Les premières courses sont décevantes, mais pas question de renoncer, la jeune pilote anglaise progresse au cours du championnat et remporte plusieurs courses ; son nombre de points augmentent de manière impressionnante, si bien qu’elle finit par largement devancer son principal adversaire et est sacrée « première femme à gagner le MRF Challenge ».

Son année 2019 commence par une participation au 24 heures du Nurburgring avec Aston Martin au volant de sa nouvelle Vantage GT4. La pilote talentueuse est de plus en plus convoitée par les écuries de F1 et elle obtient ainsi une place dans la Williams Driver Academy au sein du programme de jeunes pilotes en Formule 1. Son rêve de remporter une course de F1 grandit, mais elle doit encore apprendre, alors elle s’inscrit au W Series et sans surprise remporte le championnat.

Toutefois, si Jamie Chadwick arrive un jour à obtenir un baquet pour une saison de Formule 1 et ainsi participer aux courses les plus médiatisées du monde, ce ne sera pas la première femme de la discipline. En effet, cinq femmes y ont accédé, mais seule l’une d’entre elle (Lella Lombardi) a obtenu suffisamment de points pour être classée au championnat du monde de F1. Le chemin est encore long pour Jamie Chadwick, mais rien n’exclue qu’elle soit, dans quelques années, « la première femme a gagné en F1 », selon ses termes.

Ainsi, s’achève mon article Women in motorsport. J’espère qu’il vous aura permis d’en apprendre plus sur le parcours de ces femmes. Leurs victoires, échecs et accidents sont la preuve que la détermination et la passion conduisent au succès et que, bien entendu, le sport automobile n’est pas réservé qu’aux hommes.

J.